Le monument de Trun
Mr Ferdinand Barbedienne, né en 1810 qui fût fondeur dans la bronzerie d'art, passa sa jeunesse, ou du moins une grande partie chez sa tante Gaspardine qui habitait le lieudit " Le Refou", à la limite des communes de Fontaine les Bassets et de Trun. Il partit de là vers 1823 et devint colporteur, vendant papier, mercerie, etc. Il garda un contact affectif avec sa parenté et ses amis de jeunesse, sans doute aussi un peu de nostalgie. Par la suite , il se débrouille, selon l'expression populaire, en s'associant avec M A Collas (1795-1859), ingénieur, qui avait inventé et mis au point une machine permettant de faire des copies, des réductions et des agrandissements de statues. Ce fut le départ d'une entreprise à but à la fois commercial et artistique. Ferdinand Barbedienne décéda en 1882. Son fils, plus connu dans la région sous le nom de Leblanc-Barbedienne lui succédât et venait souvent dans les environs de Trun-Garnetôt où il possédait terres, bois, château ou maison de plaisance. Il était resté en relation avec des Trunois qui ne l'oubliaient pas, la preuve: la guerre de 1914-1918 terminée, ce fut partout une levée de monuments plus ou moins artistiques. M. Beguin, sculpteur, vint à Trun étudier les proportions utiles à donner à la statue envisagée en accord avec M. Leblanc-Barbedienne et d'autres amis de Trun, anciens condisciples du pensionnat. Ces derniers participèrent d'ailleurs aux frais de l'érection dans une certaine mesure; une copie dans une préfecture contribua à équilibrer les frais, petites questions dites d'intendance militaire revues et corrigées par des civils. Il n'y eut pas d'autre tirage de ce "Poilu", le moule fut brisé. Voilà pourquoi et comment les Trunois possèdent dans le centre du bourg ce monument qui a fière allure.

Pendant l'occupation 1940-1944, il eut la chance de passer à travers "la chasse aux bronzes" qu'opéraient les Allemands pour la poursuite de la guerre. Le monument fut parait-il , protégé ou épargné par des officiers de la Wermacht qui oublièrent les ordres, soit par cause d'une éducation artistique, soit par cause sentimentale, étant des anciens de la guerre 14-18. Ils estimèrent sans doute que cette destruction serait une incorrection. Des Alsaciens enrôlés de force, qui servaient d'interprètes ont sans doute travaillé dans ce sens.

L'inauguration le 11 septembre 1921
Voilà ce qu'on peut dire sur ce poilu qui reçut, dernier avatar guerrier, au cours du bombardement de 1944, un éclat d'obus qui bossela sa musette, encore faut-il le savoir pour en localiser les traces. L'ensemble étant resté intact, tel qu'il avait été conçu, il a pu s'intégrer dans le cadre local avec la reconstruction.
Charles Malsoute Avril 1983
Enfants de Trun
Tombés au champ d'honneur en 1914-1918
ARRIGHI Laurent
LECARDONNEL Emile
AREY René
LEROT Jules
BANNIER Georges
MARETTE Joseph
BESNARD Léon
MOREAU Léon
BLONDEL Georges
MOREL Louis
BOUVET Maurice
NARBONNE Camille
CHARRON Edouard
NOEL Albert
COURTEL François
PANNETIER Albert
DEHOZ René
PELTIER Arsène
DELAUNAY Emile
PERDRIEZ Alphonse
DOCHEDICE André
PIGNON Paul
DURAND Henri
PHILIPPE Edouard
DURAND Victor
PIQUET Auguste
ESTEVE Jean
POTIER aimable
FRANCOIS Alfred
QUENTIN Ernest
GATEL Alphonse RATTIER Robert
GEMY Georges
SAFFRAY Charles
GOUBERT Albert
SERAIS Emile
HODON Constant
SERAIS Auguste
JONQUET Louis SERAY Julien
JOUEN Louis
SOYER Gaston
Victimes de guerre 1940-1944
CATHERINE Maurice
FOUASSIER Amédée
CROC Yvonne
GAUBERT Georgette
DAUPHIN Louis
GUENE Louis
DEFRANCE Jeanne
GUIMARD Henri
DELAGREE Jeanne
JEANNE Jules
DEMOUCHY René
LEMONNIER Robert
DELAUNAY Gaston
NOEL Christiane
DUCLOS Maurice
PICARD Albert
DUVAL Marcel
SOULBIEU Albert
FERT Louis
SOYEZ Jeanne
